10 ans de jumelage avec Boffa

Séjour en Guinée-janvier 2017

Délégation du Comité de Jumelage :  Monique Maissant, secrétaire
                                                            Annick Bouchereau, membre
                                                            Marie-Noelle Andréü, membre
                                                            Michel Jan, membre
Délégation de Charente Maritime Coopération :    
                                                            Jean-Marie Roustit, Président de CMC
                                                            Sébastien Rodts, chargé de mission coopération internationale
                                                            Odile Roustit
Et les agents doubles :                        Bernard Bouchereau, vice-président de CMC, membre d'honneur du CJ
                                                            François Blazy, secrétaire de CMC, membre du CJ
                                                     
     Jeudi 12 janvier  : Tout ce petit monde se retrouve à l’aéroport de Nantes à 5 heures du matin pour embarquer avec Brussels Airlines. A Bruxelles, Charline Attia se joint à nous. Elle va prendre ses fonctions de coordinatrice adjointe à la base de CMC à Boffa. Nous arrivons à Conakry en fin d’après-midi où nous apprécions déjà la différence de température.        
    
     Vendredi 13 : Accueil toujours aussi chaleureux chez Émile Gaillardon. Il nous a fait préparer un riz gras que nous dégustons dans le jardin par une belle soirée chaude. Le lendemain matin, chacun ses occupations. Jean-Marie, Odile, François et Sébastien ont une matinée de travail et déjeunent avec M. l'ambassadeur de France. Bernard aussi, mais il doit préparer notre départ pour Boffa. Avec Michel, il s'occupe de faire le change (9 800 GF pour 1 euro), nous voilà millionnaires. C'est Marie-Noëlle qui prendra la caisse commune en charge. 

Emile emmène les "filles" au marché Bonfi où couleurs, odeurs et agitation les plongent au cœur de la vie africaine.
En début d'après-midi, nous prenons la route de Boffa avec Daouda notre chauffeur suppléant, l’officiel « le marandais Mohamed Bah», n’ayant pas encore accompli toutes les formalités nécessaires pour son véhicule. Quelques kilomètres avant d'arriver, nous croisons les Sœurs de Friguyagbé qui étaient en visite à Boffa pour la journée, accompagnées de Jeanne Cousin, la présidente de Guinée Solidarité Bordeaux.

Après notre installation à l’hôtel « Niara Belly », rencontre avec Mr Bérété, le président du Comité de Jumelage de Boffa, qui nous emmène voir la salle de la mairie où se déroulera demain, la cérémonie du 10ème anniversaire du jumelage. Nous en profitons pour accrocher la cinquantaine de photos-souvenirs, évoquant ces dix années, que nous avons apportée.
Dîner chez Odile Barry en compagnie de l’équipe boffakaise de Charente Maritime Coopération : François, Emmanuel, Margaux et Charline.  

     Samedi 14 :  C’est le Grand Jour ! Avant d'entrer dans la mairie, les invités font halte devant notre exposition photos. Ils affichent un grand sourire lorsqu'ils repèrent leur "binette" sur l'une d'elles. Des banderoles aux couleurs de la Guinée avec le sigle du CJ Marans/Boffa sont accrochées au fond de la salle, derrière la table d'honneur. 
Lorsque la délégation française prend place, la cérémonie peut commencer, en présence de la préfète de Boffa, des maires de Boffa,Tougnifily et Tamita, de la sous-préfète adjointe de Kamsar, du président et du vice-président du Comité de Jumelage de Boffa, du maire honoraire de Marans, du président de CMC, des volontaires de la base de CMC à Boffa, et des quelque 120 personnes invitées qui représentent les associations. Nous remarquons que l’assistance est plutôt féminine.
                         



M. Sarah Bah présente les personnalités et décline le programme "Nous fêtons les 10 ans de jumelage, 10 ans d'amitié, de collaboration, de combats communs". Il rend hommage au "super-sorcier" Bernard Bouchereau dont nous allons regarder le film avec les commentaires d'Annick. 

Puis il présente la délégation française. A chaque nom annoncé, des jeunes filles portant un tee-shirt personnalisé avec le logo du CJ, viennent nouer un foulard au cou des "fotés". 



M. Soumah, maire de Boffa, adresse "un grand merci a ceux qui ont soutenu le démarrage" et remercie aussi les "devanciers" dont "la soeur Aïssata", maire à l'époque. "Ce jumelage avec Marans va continuer, Boffa va en récolter les fruits".

M. Issiaga Soumah, ancien principal du collège de Mankountan, évoque des souvenirs et salue "Bernard le Boffaka". Le jumelage des collèges initié par CMC a été bénéfique. "Celui de Mankountan avec Marans a permis la réussite de mes élèves (98%) ainsi que de disposer de tables, de livres, de fournitures". Il aimerait qu'il soit relancé. Il faut souligner qu'il avait été bien pris en charge par Janette Taveneau professeur au collège de Marans, qui a elle-même fait plusieurs voyages à Boffa. Issiaga parle aussi de son séjour en Charente Maritime.


M. Bérété Keïta, président du CJ de Boffa, rappelle que ce jumelage a été mis en place en 2007. "Il a renforcé les liens d'amitié, de fraternité et de travail entre la France et la Guinée" et "s'inscrit dans le programme de développement du président Alpha Condé". Il cite des "objectifs spécifiques comme le renforcement des capacités de coopératives et de groupements" dont le but est "d'atteindre l'autosuffisance alimentaire," pour terminer par "les mots me manquent" ; "quand l'intensité du bonheur et la joie se rencontrent au niveau du cœur, elle obstrue la gorge et empêche la parole de sortir".

M. Bernard Bouchereau, maire honoraire de Marans - "Tout a été dit et le film a permis de se remémorer les actions conjointes de nos comités qui concrétisent le jumelage des deux villes". Il évoque les paroles d'Issiaga sur le jumelage des collèges de Mankountan et de Marans pendant plusieurs années "Je veux bien en parler au principal du collège de Marans mais je ne peux rien vous promettre". 
"Félicitations à M. Bérété et à son équipe pour l'organisation de cet anniversaire". "Le grand sorcier n'est que le porte-parole des dirigeants du CJ et de la municipalité de Marans. "Depuis toutes ces années, j'apporte ma contribution et j'essaie de promouvoir les échanges". En son temps, notre ami Léon lui disait "c'est toi qui as noué tout ça".
Il souligne que les aides attribuées aux groupements pour l'activité agricole et l'économie domestique sont le fruit du travail des membres du CJ de Marans et remercie les volontaires de CMC sur place pour leur collaboration.
Plein de bons souvenirs, pleins d'amis dans cette salle. "J'espère que ça va continuer encore longtemps"
A la fin de la cérémonie, il remettra la lettre de Thierry Belhadj maire de Marans à l'attention du maire de Boffa.


Mme la préfète Aïssata Sacko - "Une joie immense pour toute la population et pour moi-même. Un anniversaire est un repère permettant d'évaluer le chemin accompli... "Je ne suis pas surprise de voir la liste des actions menées ensemble, renforçant les liens du tissu social, mais aussi un attachement aux valeurs humaines d'amitié, de solidarité et de paix."
Merci à MM. Bérété et Bouchereau. "que le jumelage se poursuive encore avec le même élan et pendant de nombreuses années". Joyeux anniversaire !"

Puis, nous nous déplaçons au bâtiment du groupement des teinturières et couturières Kadiatou Seth Conté pour l’inaugurer. Il a été fortement subventionné par le CJ. 
La cérémonie se termine par un repas très épicé servi à la mairie.    

    Dimanche 15 :  Avec l’équipe de CMC, nous prenons la route de Domyniah où Margaux, coordinatrice du volet hydraulique, et Ibrahima, nous commentent le fonctionnement d’un déferrisateur d'eau. Depuis 10 ans, avec l'implication du Syndicat des Eaux de Charente Maritime, de l'Agence Adour Garonne et plus récemment en partenariat avec l'UNICEF, un programme de réhabilitation et de création a permis de passer de 40 à 174 points d'eau sur Boffa, Tamita et Tougnifily. 
Retour à Boffa. Le courage des femmes n’étant pas une légende, elles reviennent à pied par le chemin des ponceaux alors que ces messieurs rentrent, comme ils sont venus, en automobile ! 

En fin d’après-midi, nous sommes convenus, avec M. Bérété, de nous retrouver demain pour affiner le programme de visites aux différentes associations. 

     Lundi 16 : Rencontre avec le groupement de saponification Yétémali 2
Ce matin, Madame Salimatou Touré, la présidente, et plusieurs autres femmes fabriquent du savon. Après avoir versé le mélange (eau, huile, silicate, parfum) dans une caissette en bois pour qu'il sèche, elles nous invitent à venir assister, ce soir à 19h, à la découpe et au râpage pour faire le savon en poudre. 
L'atelier de fabrication que nous avons subventionné pendant 3 années n'est pas terminé, mais les 1000 briques qu'elles viennent d'acheter devraient permettre de finir le gros oeuvre. 
                                           La saponification                                                                    la teinture de la forêt      

L'après midi, c'est au tour du groupement des teinturières de la Forêt de nous montrer leur technique de teinture par pochoirs, en présence de la présidente Mme Eleine Lamah. Leur regroupement et nos 3 ans d'aide ont permis d'élargir cette activité à la vente, alors que chacune teignait pour sa consommation personnelle. 
Le tissu blanc est plongé dans une décoction à base d'écorces, ce qui lui donne une teinte jaune. La couleur noire des motifs est obtenue avec une boue à forte teneur en oxyde de fer.
Démonstration très intéressante et plus encore le récit des rituels de la région forestière que nous conte Roger Sagno. Car, si ce tissu est passé dans le domaine mercantile, à l'origine il n'était porté que par les initiés de la forêt sacrée... Une longue histoire passionnante !
                                                                                        Le maraîchage Sobbe Falémayo
   

Roger Sagno nous conduit au maraîchage Sobbe Falémayo où piments, arachides, manioc et autres cucurbitacées se succèdent dans une rotation qui permet d’enrichir le sol naturellement. Une nouvelle parcelle a été défrichée depuis l'année passée. Mme Mabinti Sylla, la présidente, nous explique que l'abondance des pluies a retardé les plantations et évidemment la production. 
Comme pour chaque groupement, nous remettons notre poche de cadeaux (vêtements, cahiers, crayons...) 

Petit détour par la nouvelle gare routière où de nombreux commerces ont fleuri. Nous dégustons sur le pouce, quelques brochettes de biche avant de terminer la soirée chez Odile puis au maki de N'Daye.


     Mardi 17 : Ce matin, les festivités sont du côté de Charente Maritime Coopération. Nous sommes invités à l'inauguration du « Comptoir Sel Solaire » en présence de nombreuses personnalités dont Monsieur l’Ambassadeur de France et Madame la Préfète de Boffa.



Deux barnums encadrent l’entrée du comptoir où les invités prennent place. La directrice de la fondation Rio Tinto qui finance à 80% prend la parole, puis Jean-Marie Roustit président de CMC qui participe à hauteur de 20%, suivis des autorités du pays. Le volet sel solaire a été une des premières actions de la Charente Maritime lors de son arrivée à Boffa en 1992. 
A la fin des discours, Ousmane le responsable sel, commente la visite des locaux déjà opérationnels. Le sel est stocké, iodé, emballé pour sa commercialisation. Nous achetons des sachets joliment enveloppés dans des pochons en tissu coloré. 
Petite expédition  à la nouvelle gare routière que Monsieur l’ambassadeur ne connaît pas. François Fougères présente le patron du syndicat des transporteurs qui remercie chaleureusement CMC d'avoir participé à la construction de cette gare qui leur permet d'avoir ce local. 
Puis, c'est à la résidence préfectorale que nous sommes reçus pour déjeuner. 

Groupement de soutien à la maternité - Bernard et François continuent le programme avec CMC tandis qu'Odile vient avec nous. Nous avons rendez-vous à l’hôpital à 16h. Le directeur, docteur Kolié, nous reçoit entouré des femmes du Groupement et de la présidente Aminata Diallo.
Le directeur est très satisfait de l’implication du CJ en faveur de la maternité qui permet d’améliorer l’hygiène et les soins prodigués à la mère et l’enfant. Il n’a pas la clé du local pour nous montrer le stock des produits, mais nous verrons quelques jours plus tard qu’ils ont acheté des consommables à usage unique, des produits d’entretien qui sont également à la disposition des services obstétrique et pédiatrique, des alèses, du petit matériel médical dont la boîte complète d’accouchement préconisée par Elizabeth l’année passée. Puis il exprime le désir de passer à l’échelon supérieur en émettant l'idée de l’achat d’un échographe.

Annick explique que le CJ n’a pas les moyens et n’a pas, non plus, vocation à se substituer aux prérogatives d’un établissement public comme l’hôpital, pour la fourniture de gros matériel, que l’on s’en tient à des subventions au groupement de soutien pour les achats évoqués plus haut.          
Elle rappelle que les fonds qui leur sont attribués, sont des dons du collège Marie Eustelle et souligne l’implication des élèves dans plusieurs domaines dont l’action « bol de riz », le lavage des voitures et bientôt la bourse aux livres. Monsieur Kolié, impressionné, invite son équipe à imiter cet exemple pour aider les démunis. 
Notre réunion se termine par de chaleureux remerciements au CJ et à l'attention du Collège Marie-Eustelle, suivis de musique et de danses, la fête est toujours au rendez-vous en Afrique !
Nous visitons ensuite la maternité, concentrée pour l’instant, dans une aile des anciens bâtiments. Nous pouvons d’ores et déjà noter une amélioration en matière d’hygiène : petit matériel et produits d’entretien, matelas en bon état, moustiquaires.    
L’hôpital est actuellement un vaste chantier d'agrandissement qui devrait se terminer le 17 avril prochain, afin de satisfaire les besoins sanitaires d’une population en hausse constante. 
Une partie des locaux, le «centre épidémiologique», bien séparé des autres bâtiments, est déjà opérationnel. Il est, en ce moment, attribué à la pédiatrie où des enfants atteints de paludisme et de fièvre typhoïde y sont soignés.

                   




     Mercredi 18 : Journée excursion aux grottes de Sireya, un site surprenant qui mérite le détour, situé à environ 80 km de Boffa.
Après le pique-nique, Annick propose d'aller à Fria. Cette petite ville a perdu toute son énergie depuis la fermeture, en 2012, de l’usine de transformation de la bauxite en alumine (jusqu'à 1200 travailleurs dans les années 60). 
Après cinq ans de différends entre Rusal, propriétaire depuis 2006, et le gouvernement guinéen, un espoir renaît pour une réouverture en 2018. Le géant russe, qui souhaite agrandir son exploitation sur le site de Dian-Dian près de Boké (la plus grande réserve mondiale de bauxite avec un taux de 75 % d'alumine) serait contraint de réhabiliter l'usine et de relancer la production à Fria...! (négociations à Moscou en avril 2016). Jeune Afrique -janvier 2017

                                          Les grottes de Sireya

Après une petit tour de ville, retour à Boffa. 

Notre journée se termine chez Odile par l’inauguration de l’apatham « Petit Versailles », début de la réalisation de son rêve qui est de proposer aux touristes et aux entreprises : chambres, restaurant, salle de conférences.

               
  
Jeudi 19 :  Visite à l'école de la Mission Catholique. Jeux et chants dans la cour de récréation pour les petits « mange-mil » en uniforme bleu électrique. Dans sa classe de grande section de maternelle, Soeur Renée donne le Top pour le bonjour en chœur aux "fotés" venus les voir. Elle nous montre des cahiers très soignés. Nous remettons nos présents : jeux, cahiers, crayons, lunettes et quelques médicaments. La supérieure demande si nous avons apporté des boites de vitamines D3 comme l'an passé. C'est le médicament miracle pour sœur Cathy 90 ans qui, installée à l'ombre dans la cour, tire toujours les fils et l'aiguille pour broder des mouchoirs. 
Nous sommes attendus à la base de CMC pour déjeuner avec Jean-Marie, Odile et Sébastien qui reprennent l’avion ce soir.

L’après-midi se déroulera avec le groupement d’assainissement Finteny de Yenguissa qui nous accueille dans la cour de l'école. Danses, chants, discours, remerciements pour cette première subvention de l'année passée qui leur a permis d'acheter du matériel (râteaux, pelles, gants, bottes et produits de nettoyage), mais pas seulement... Le service de nettoyage, c'est bien, mais ça ne rapporte pas, alors, elles nous réservent une surprise. Nous sommes invités à prendre le sentier qui mène au cœur du village. Trois biquettes, consignées depuis la veille derrière les barreaux d'un abri, bêlent d'impatience. Avec une partie de la subvention, le groupement a acheté des chèvres qui fourniront du lait et de la viande, apportant ainsi un revenu complémentaire. Belle initiative. 
Dès qu'ils recouvrent la liberté, les cabris trottinent vers la brousse environnante.




Goupement de saponification à Yenguissa  - Un nouveau groupement a sollicité notre aide. Mme Adama Cissé, la très dynamique présidente, nous présente une nouveauté de leur fabrication. Des bouteilles "orange fanta" et "bleu curaçao" sont disposées sur la table près d'une corbeille de papayes et de la traditionnelle coupe de riz de bienvenue. Ce ne sont pas des boissons, mais des flacons de savon liquide dont nous n'avons pas vraiment compris s'il était destiné à la lessive ou à la toilette. Le lendemain, nous en trouverons en vente au marché de Boffa. Après les danses traditionnelles, Monsieur Bérété présente la délégation et nous remercie, puis Bernard explique le principe des 3 années d'aide pour un nouveau projet. Il souligne que beaucoup de personnes s'impliquent au sein de l'association pour récolter les fonds qui leur sont alloués. Il tient également à leur signifier que chaque membre de la délégation finance son voyage pour ne pas gréver le budget destiné aux groupements.

Programme de fin de journée : Groupement des fumeuses de poissons du port
Elles ont installé des chaises sous un abri en tôle pour nous recevoir. Nous visitons d'abord le fumoir. La construction a bien avancé, les murs d'enceinte sont montés, les fers à béton des poteaux sont posés, mais c'est loin d'être fini. Il y a encore la maçonnerie des foyers, la charpente et la couverture en tôle à poser. Bien que les trois années soient écoulées, elles espèrent une rallonge. MM. Bérété et Sagno estiment qu'il faudrait encore 4 millions GF (400 €). 
Une subvention exceptionnelle de la moitié leur sera accordée (200 € versés à la fin des travaux).


Soleil couchant sur le fleuve lorsque nous prenons congé, et puisque la musique bat son plein, nous entamons quelques pas de danse. Echange de cadeaux. Nous repartons encore avec un chargement de bananes, d'oranges, de papayes que nous ramenons à Odile et aux garçons de l'hôtel. 
Le dîner est un peu tristounet sans nos compagnons de CMC. Pastis gingembre (appelé ici "bouche à bouche") pour nous réconforter et nous détendre après une journée bien chaude.
     
    
     
     Vendredi 20  -  Nous passons prendre Roger Sagno pour rendre visite au Groupement d’assainissement de la commune rurale de Tamita
Ici, pas de  jolies tenues assorties, certaines femmes sont en pagne de travail. Pas de sono non plus, mais des percussions "bidon jaune", "seau", "bâtons" et "couvercles de marmite" qui font beaucoup de bruit. Qu'à cela ne tienne, la danse de la balayette n'en pâtit pas.

Avec les 3 subventions, le groupement a acheté du matériel de nettoyage pour l'entretien des bâtiments publics et l'environnement du village. L'ensemble paraît correct mais nous remarquerons que des poches en plastique sont éparpillées dans le sentier qui mène au poulailler. Dommage !! 

Ferme avicole de Tamita - La 4ème subvention exceptionnelle de 2016 a permis de terminer le poulailler et d'acheter les premières pondeuses. Le cheptel est assez restreint, mais c'est un début. 
Actuellement, les aliments sont achetés à Koba à 250.000 GF (25 €) le sac de 50 kg. Nous leur parlons de la grande ferme avicole que nous avons vu hier à Yenguissa qui fabrique des aliments complets. Etant beaucoup plus près, ils devraient pourvoir obtenir un meilleur prix. Ils vont se renseigner. 
Comme tous les ans, le jeune animateur Youmoussa Bintia Camara donne lecture du rapport financier très complet. Dans son discours, le maire laisse entendre qu'une subvention pour l'achat d'autres poules et des aliments serait la bienvenue. Bernard explique que la vente des oeufs va leur permettre d'augmenter le cheptel petit à petit et que nous devons aider de nouveaux groupements. Les femmes font contre mauvaise fortune bon coeur et nous gratifient encore de quelques pas de danse. 


Nous nous arrêtons au nouveau centre de santé financé par plusieurs fondations de sociétés chinoises et inauguré par le président de la République en février 2015. C'est une jeune "peace corps" américaine qui nous reçoit. Le chef du centre, un guinéen, nous fait visiter. Très bel établissement. Pour la première fois, nous voyons une moto-ambulance (financée par lUNICEF).
Lorsque le nouvel hôpital de Boffa sera terminé, la région disposera d'un pôle santé moderne, à condition qu'il soit correctement équipé. 

Monsieur Bérété nous a invités à déjeuner. Madame a préparé un fonio sauce poulet qu'elle nous sert sur leur petite terrasse. Le soleil au-dehors et le piment au-dedans nous donnent quelques sueurs, mais c'est très bon. Ne nous plaignons pas, depuis quelques jours, les nouvelles de France sont "- 6 et jusqu'à - 9 le matin"  Nous remettons une poche de cadeaux pour la famille et des boucles d'oreilles « Réjane » 
Notre rendez-vous de 16h sera légèrement retardé, M. Bérété a encore un décès dans son quartier. Il y en a eu tous les jours dont quatre personnes de la même famille tuées dans un accident de voiture et quatre autres qui sont dans le coma.
Un nouveau maraîchage a demandé une aide, le groupement des maraîchers Sabouniouma à Boffa-centre dans les bas-fonds du quartier Conieya. 

Grand maraîchage regroupant 30 personnes très actives sous la présidence de Mme Ramatoulaye Condé. Beaucoup de carrés de salades, d'aubergines, de sougoulis, de patates douces. Il faut jouer les équilibristes pour traverser, à cheval sur deux perches, le petit fossé qui mène aux plantations d'arachide et de manioc. Elles vendent tous les jours à Boffa, au marché hebdomadaire de Walia et jusqu'à Tanéné (50 km). Elles ont besoin de brouettes, de bêches , d’arrosoirs, etc...


L’après-midi se termine chez Roger Sagno qui nous conte les rites et coutumes du peuple de la Forêt, sa région, où beaucoup de petites ethnies ont chacune leurs propres croyances. Mais toutes, pratiquaient la magie et les rites secrets dont l'initiation, dans la forêt sacrée. Annick essaie de percer le mystère de la fabrication des ponts de lianes... mais ça, c'est top secret. Par contre, ça l'amuse beaucoup de narrer l'histoire du chimpanzé de Bossou. Nos pensées sont pour Bernadette, nous lui raconterons cette fable des mamans chimpanzé et ours.

C’est notre dernier jour avec Daouda qui doit partir demain pour Bamako où des clients l'attendent. Mohamed va arriver avec notre « nouveau taxi », son Espace Renault très confortable.
Il se fait attendre jusqu'à 23h chez Odile où nous avons dîné. Il est parti plus tard que prévu et de plus, a eu un petit problème mécanique, sans doute une fuite d'air qu'il réglera demain. Ben voilà ! Notre journée bord de mer est à l'eau.

     
     Samedi 21 - Après le petit déjeuner, grand déballage pour trier les vêtements et fournitures qui ont voyagé par mer, depuis Marans, dans l'espace Renault. Tout est réparti dans des poches destinées à nos dernières visites. Courses au marché et déjeuner pique-nique au bord de l'eau à Thia. La clôture pour préserver le captage n'empêche pas les femmes et les enfants de venir laver le linge. L'eau destinée à la consommation des boffakas est blanche de savon.

Il nous reste un maraîchage à voir à Domyniah mais impossible de joindre le responsable du groupement M. Denis Mbmou. Nous avons constaté que les maraîchages se développent en nombre mais aussi en surface par le défrichage, et qu'ils sont bien entretenus. Cela va dans le sens du discours de M. Bérété qui a déclaré  "... les objectifs spécifiques du jumelage comme le renforcement des capacités de coopératives et de groupements dont le but est d'atteindre l'autosuffisance alimentaire" 

Cette année, les fonds attribués au maraîchage proviennent du don du Collectif Enfance de l'Agglomération Rochelaise, recueilli dans le cadre de "la Fête de la paix 2016". Nous les remercions chaleureusement et en particulier Vanessa Pontoizeau qui a fait le lien avec le CJ.

Dernier repas chez Odile, nous partons demain pour quatre jours de villégiature vers Boké.
Cadeaux pour tout le monde : Odile et sa petite famille, Nagnouma la femme d'Aboubakar, Anne-Marie et son petit Mamadi, maman Eulalie, etc... Nous gardons une poche en réserve pour nos rencontres, sinon tout a été distribué (les vêtements Janette, les bijoux Réjane et Odile, les chaussures Françoise, etc...+ tout ce que nous avions dans nos bagages et dans l'Espace Renault.
De retour à l'hôtel, causerie avec Tafsir qui est là pour quelques jours.

     Dimanche 22 à Mercredi 25 - Départ pour Katako au coeur du Bagataye, par la piste de Bintimodia qui traverse une immense palmeraie et de beaux villages.
Nous sommes reçus par le père Bernard, déjà rencontré à Kamsar chez Odile en 2011. Il charge Frère Robert de nous loger à la mission Saint-Gabriel pendant 3 nuits. Il y a l’électricité par panneaux solaires et l’eau au robinet. On peut dire que c'est le grand luxe, même si les chambres sont d'un confort très modeste. Tous les soirs, nous pouvons regarder les matchs de foot de la CAN à la télé, dans une salle du collège.

Excursion à Boké, là où René Caillié, explorateur mauzéen (concitoyen d'Annick) est arrivé en avril 1827 par bateau pour repartir à pied vers le Mali à destination de Tombouctou qu'il a rejoint un an plus tard en avril 1828. Une stèle marque l'événement dans le parc.

L'ancien fort devenu un musée relate les traditions de l'ethnie baga (tambour à fente, masques nimba, caryatide, statuettes). En sous-sol, une sinistre salle d’interrogatoire et les geôles des esclaves. Nous suivons le chemin qui les conduisait aux bateaux accostés sur le Rio Nunez, pour un ultime voyage vers l’Amérique.

Tous les soirs en rentrant à Katako, balade au village pour des échanges conviviaux avec la population. Quelques clichés de la vie quotidienne : la corvée d'eau par les enfants, le bain des petits dans la bassine, les femmes qui pilent, les marmites bombées de riz cuisant à l'étouffé sur les brasiers.

Sortie à Kamsar où nous retrouvons notre amie Odile Barry à son poste de travail. Elle est l'adjointe de la sous-préfète Sama Kaba, qui nous reçoit dans son bureau. Puis, Odile nous conduit à la mairie pour saluer son mari, Robert Bangoura, le receveur de la commune.
Tous deux nous accompagnent pour la visite du port de pêche très animé. Ils veulent nous faire connaître l’institution Marie-Nicole, où sont scolarisés Raymonde et Léon, leurs enfants. Nous avons réveillé "petit Léon" qui dormait avec ses camarades et pleure maintenant au cou de son papa. Déjeuner dans leur jardin avant de repartir.  

En fin d'après-midi, nous sommes attendus à Katako par la troupe d'environ vingt personnes qui va nous faire vivre quelques rituels bagatayes  : la demande en mariage, les semailles et la moisson, la mort. Pour chaque événement le D’MBA, appelé couramment Nimba ou masque de la fécondité, sort dans le village et entame une danse au rythme endiablé des djembés et des tambours ;  qui, pour un mariage heureux ; qui, pour une bonne récolte ; qui, pour le repos éternel... Le masque géant virevolte au milieu des danseurs. C'est fabuleux !

Ce matin, comme tous les matins, les élèves du collège sont rassemblés dans la cour pour le "lever des couleurs". En chœur, ils entonnent l'hymne national tandis que le drapeau guinéen s'élève doucement dans le brouillard, qui a envahi la cour.
Nous remercions chaleureusement la communauté St Gabriel pour son accueil et en particulier Frère Robert.

Retour à Boffa par la piste des rizières, jusqu'à Kamsar où nous retrouvons le goudron.
Dernière nuit au Niara Belly. Il est temps de refaire les valises pour préparer le retour.

     Jeudi 26 :  Un tour de ville pour saluer nos nombreuses connaissances et les "fotés" de CMC que nous remercions pour leur accueil, puis il faut reprendre la route vers Conakry pour arriver avant que les rues ne soient encombrées par les bouchons. Encore quelques heures d’oisiveté dans le jardin tropical d’Émile avant de passer une nuit en vol.
Le staff et le voisinage de l’hôtel Niara Belly
Le froid nous saisit à Bruxelles puis à Nantes où François A. nous attend pour nous ramener au bercail, avec encore beaucoup de soleil dans la tête ! 
                                                                                                   Texte : Monique & Annick    
                                                                                                             Photos : Marie-Noëlle, Monique, François, Odile                                                                                                                                 Mise en page : Annick                                                                                                                                                                                                                                                                                                                
                                                                                                             

1 commentaire:

  1. Un prototype de moto ambulance , fait par un charentais maritime, a été fait au Cambodge il y a environ 3 ans : la série n'a pu être démarrée faute de moyens financiers. Quelques améliorations restaient à faire notamment au niveau suspensions , quel dommage que je n'ai pas rencontré le pharmacien de Loulay qui aurait pu me conseiller !

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